Pain「ARC3」Gekijôban

je veux passer plus de temps avec toi, comme un bon père se doit aux côtés de sa fille préférée.

il savait. il savait qu’en partant, il se risquait à clore ses yeux sur konoha pour la dernière fois. il prit soin d’apposer son kimono rouge aux deux cercles jaunes ainsi que son bandeau frontal, adage de la nature. huile. le kanji signifiait le symbole d’une huile si sacrée qu’elle permet à une poignée de personnes prestigieuses de ressentir plus facilement l’énergie naturelle qui s’évapore en dehors de l’atmosphère de myobukuzan. alors que ses doigts quittaient ses propres affaires, il redressa lentement ses grandes épaules. à son visage, il arborait un sourire, l’air satisfait, en silence devant le lit de sa fille.

tu as toujours incarné la ténacité. tu as en toi cette volonté de ne jamais abandonner.

à la naissance de nayomi, jiraya la berçait tendrement en ses bras durant des heures. son large sourire ne savait quitter son visage devant un minois si adorable. il n’y avait pas à dire, nayomi portait magnifiquement les yeux de sa mère. il se rappelait des moments comme celui où son doigt s’était déposé contre son petit nez rose et que l’enfant l’avait entouré de ses petites mains. jiraya, comme un bon père aimant, avait déposé sa tempe contre le front de sa fille et fermer ses yeux. la petite fille s’amusait de ses longues mèches blanches qui, en la dissimulant dessous, semblait la protéger des menaces extérieurs. le ninja du trio légendaire vivait pour ces moments-là. quand tsunade lui annonça la difficile épreuve qu’ils devaient accepter ensemble contre oroshimaru, l’ero-sannin en avait pleuré, loin de konoha, perché sur son fidèle crapaud. 油. nayomi est le fruit d’un amour secret entre tsunade et lui. elle représentait l’avenir du monde. jiraya espérait qu’un jour, sa fille rencontre naruto qu’il considérait comme son fils ; au moment où il avait quitté la forêt, les laissant ensemble, il se souvint de ses larmes de joie qui lui étaient montées. il portait un amour inconditionnel à ces deux enfants au potentiel notable.

c’est ce qui t’amènera à accomplir de grands actes. peut-être même qu’un beau jour, je ne serai plus de ce monde pour te voir les réaliser.

lorsqu’il se décida enfin à quitter sa chambre, il jeta un dernier regard par-dessus son épaule en direction de son héritage. il voulait simplement s’assurer, qu’au-dessus de ce qui reposait à présent auprès de l’oreiller de sa fille, se trouve le tome final des folies du batifolage dissimulant un petit livre rouge, bien plus précieux aux yeux de jiraya : l’histoire de nayomi senju. la porte se referma.

derrière sa grande chevelure blanche se dressait les deux grandes portes en bois de konoha. il venait de les franchir, se dirigeant paisible vers le pays d’ame. le parchemin permettant de signer le pacte d'invocation des grenouilles à son dos, le regard déterminé vers ces nouveaux horizons qu’il s’adorait de parcourir afin d’élucider des mystères en tout genre, jiraya se sentait confiant. il espérait mener à bien cette mission et si le cas contraire se présentait, alors ainsi en serait-il. les honneurs, il ne les avait jamais cherchés. il se contentait plutôt du bonheur que la vie avait pu lui offrir et dont il s’était saisie, comme ces moments chaleureux qu’il avait partagé avec nayomi et naruto quand il les eût entraîné l’un, l’autre.





nayomi. souviens-toi que tu portes en toi la flamme de la volonté, et ce pour toujours. se dit-il en pensant à elle. quant à toi naruto, je sais que c’est de cette même flamme qu’un jour, tu réaliseras ton rêve d’être hokage et que tu ramèneras sasuke au village.

il souria, et son visage s'éblouit de l'astre solaire.


une grenouille nagea aux eaux remuées par la pluie battante d’ame. jiraya s’en libéra sans moindre mal. il se redressa face à l’immensité des tours métalliques et usées qui dépeignaient tristement son nouveau paysage. c’était comme si la pluie ici ne se résignerait jamais à cesser. comme si le sourire radieux de jiraya trahissait l’endroit. et malgré cela, il décida de s’engouffrer au village et de l’explorer jusqu’à ce qu’il eût trouvé des renseignements sur celle que l’on appelait ‘messagère’ de celui que les habitants appelaient ici, leur ‘dieu’.
c’est à l’intérieur d’une pièce plutôt carrée et jonchée de tuyaux que le sannin se retrouva. konan venait de laisser place à pain. jiraya avait élevé un visage sérieux à lui. il ne comprenait pas. il ne comprenait pas comment ces trois enfants adorables avaient pu aussi mal tourner. il se convainquait encore d’avoir fait le bon choix en écartant de son esprit la revendication d’orochimaru les concernant. pourquoi ? voilà ce que se demandait jiraya déçu, au plus profond de son cœur.

j'ai entendu vos noms cités çà et là, dans les années qui ont suivi, entendu parler de vos exploits sur le champ de bataille. et puis, on a dit que vous étiez morts. ainsi donc tu es celui qui se fait appeler ‘pain’ ? qui aurait cru ce ralliement ? tout ce que fait l’akatsuki est purement criminel ! affirma t-il durement.

un court silence, il reprit.

nagato ! que s’est-il passé ? sonda t-il.