Naruto: The Tragic Fate of Kyubi

Le pouce logé entre les dents. Le regard ferme, Tsunade était appuyée contre le bureau feignant un certain calme malgré l’impatience qui la faisait bouillir. Shizune, quant à elle, semblait muette, choquée par la nouvelle qu’elle venait d’apprendre. Elle n’avait jamais vu l’hokage dans une telle inquiétude. Des battements d’ailes laissèrent s’envoler quelques oiseaux au ciel dégagé de Konoha. Il était enfin là.

— HATAKE KAKASHI ! Tu ne perds rien pour attendre ! J’ose croire que tu aies une bonne raison de retarder cette mission impérieuse ! S’écria t-elle enfin, rompant le silence de son originel colère. Je t’avais pourtant demandé de surveiller en permanence Naruto !

— Je vous avais pourtant mise en garde sur le fait de ne pas l’exposer au danger… Répliqua presque d’un même ton Shizune.

L’hokage se tourna vers la jeune femme désemparée.

— SHIZUNE ! Shizune se raidit. Tu connais très bien ma position. Affirma t-elle tout en se replaçant derrière son bureau.

— La seule information qui m’a été transmise est qu’il est entre les mains d’Oroshimaru qui le tient en appât contre Akatsuki. Elle dénicha une lettre qu’elle éleva au visage de Kakashi. Juges-en par toi-même : je pense que tu reconnaîtras l’écriture de ton propre élève.

C’était indéniable. L’écriture propre et stricte, celle de Sasuke. Les écrits clamaient que par aucun moyen Konoha et le pays du feu ainsi que les pays alliés ne devaient s’y interposer, sinon … la vie de leurs habitants leur coûtera. Tsunade soupira tout en reposant le papier. Elle se détourna vers la fenêtre, faisant alors dos à son interlocuteur.

— Kakashi. Je me suis trompée. Konoha et le pays du feu sont en danger. J’avais promis de mettre ma vie en jeu s’il le fallait, mais … le temps presse et je crains que nous soyons attaqués. Je ne peux pas me permettre de partir. Son poing se ferma d’un coup. Son épaule se déporta pour lui permettre d’ancrer son regard ferme dans celui en qui elle plaçait beaucoup d’espoir. C’est pourquoi je tiens à ce que tu te charges d’aller secourir Naruto.

Ses bras se croisèrent, positionnée depuis l’arrière de son bureau, elle fait face à Kakashi.

— Pour accomplir cette mission, tu ne seras pas seul. Sakura te sera en renfort. Elle marqua une pause. Ses sourcils se fronçaient davantage. Ce n’est pas tout. J’ai ma propre idée sur la seconde personne qui va t’accompagner. Une personne qui plus que quiconque aurait à cœur d’aller le sauver parce qu’il est lui aussi un réceptacle. Je pense que tu devines où je veux en venir ?

Si cet enfant reste en vie, c’est beaucoup d’ennuis en perspective pour tout le monde. Pourquoi t’interposer ? Cette pensée transperça l’esprit de Tsunade. Les traces de ce combat étaient restées en elle et elle le ressentait comme s’il venait de se produire. Shizune remarqua en silence les tremblements de l’Hokage dont les bras s’étaient relâchés, malgré les poings toujours fermement serrés. Elle ferma les yeux et abaissa son regard, soupirant.

— Tout ce que je sais, c’est qu’il s’agit d’une rencontre à Shumatsu No Tani.

L’endroit même où Kakashi avait retrouvé Naruto au sol dans un état déplorable après son combat contre Sasuke.

— Orochimaru n’accorde pas tant d’importance à Naruto, ni à Kyubi. Reprit-elle avec conviction. Le connaissant, je pense qu’il agit de manière aussi ostensible pour attirer Akatsuki. Tu connais mieux que quiconque les motivations de Sasuke, et celles de son frère. Naruto est l’appât parfait pour ces circonstances. Itachi se battrait pour obtenir Kyubi tandis que Sasuke se battrait contre son aîné pour assouvir sa vengeance. Quant à Orochimaru… Elle soupira à nouveau. Il serait prêt à tout pour mesurer la puissance de son protégé. En tous cas, ce qu’ils manigancent ne me plaît pas du tout.

Tsunade croisa le regard incrédule de Kakashi. Elle maintenait ses traits fermés coûte que coûte, cherchant à canaliser sa profonde inquiétude.

— Exactement. Confirma t-elle prestement. Orochimaru a tué l’ancien Kazekage et a tenté de détruire Konoha par le passé. J’ai bien peur que la tragédie ne recommence ; les rumeurs disent qu’il vise un assaut à Suna… Il y a de fortes probabilités pour qu’il s’en prenne à Gaara avec la ferme intention de faire réagir Akatsuki. Comme Naruto, le Kazekage n’est pas un enfant comme les autres.

Il n’était pas anodin d’entendre de la bouche de l’Hokage la liaison entre le titre hiérarchique et l’enfance lorsqu’on connaît la tragédie qu’elle a vécu avec la perte des deux êtres qu'elle aimait le plus, et tous les espoirs qu’elle porte en Naruto pour prendre la relève du village. Orochimaru ne se prive d’ailleurs pas d’en jouer. Tsunade ne laisserait à aucun moment ce sort à Naruto et Gaara.

— Écoute-moi bien. Elle prit place sur son fauteuil. Orochimaru veut placer toutes les chances de son côté pour faire venir Itachi à lui. Coudes sur le bureau, ses mains se joignirent au niveau de son nez. Elle marqua une pause, fronçant les sourcils, semblant défier l’incrédulité de son interlocuteur par un regard marqué par la colère.

— C’est pourquoi je veux que Gaara soit sous ta surveillance permanente et que vous assuriez l’ordre à Suna avant de retrouver Naruto. Avoir Gaara à tes côtés hors du pays du vent te permettra d’écarter la destruction de Suna et brouiller les pistes d’Orochimaru dans l’objectif de vous faire gagner du temps. J’enverrai une unité qui prendra votre relais à votre départ. Elle se leva brusquement, et la paume de sa main claqua le bureau en un bruit sourd qui s’échappa jusqu’aux tréfonds des couloirs du temple. Nos pays doivent s’allier, c’est impératif !

Elle garda la tête baissée.

— La rencontre aura lieu dans 8 jours.

Silence.

— Une dernière chose, Kakashi…

Elle ramena ses doigts pour refermer à nouveau son poing quand son bras tremblait entre rage et inquiétude.

— Si le combat en venait à dégénérer, fais en sorte de me le faire savoir. Son regard de braise s’inscrit dans l’œil du ninja. Je tiendrais ma promesse. Tout son corps ainsi que son onéreuse poitrine s’avancèrent, finissant par clamer : Maintenant, ramène-moi Naruto !