kazoku no ai

Le conseil qui avait eu lieu cet après-midi n’avaient pas laissé ses membres indifférents. Gaara ressentait une atmosphère pesante à son égard. Ses mains restèrent jointes au niveau de son nez. Les échanges portaient sur Akatsuki. Seul le vert menthe de ses yeux se mouvait de temps à autre d’interlocuteurs en interlocuteurs. La volonté était de prévoir un plan au cas où le clan déciderait de prendre à parti le village, ce que savait entendre le Kazekage qui déclinait respectueusement l’idée, déclarant alors une stupéfaction unanime. Il s’agissait d’une perte de temps de se fier aux rumeurs. Il préférait mettre les forces nécessaires aux endroits opportuns et au bon moment. Ce conseil était l’un des plus longs que le Kazekage présidait depuis sa récente posture, le plus conflictuel aussi. Devant la véhémence de ses propres seconds qui persistaient à le voir comme une arme destructrice, il maintenait son calme, conservait ses idéaux et acceptait leur vision. Il n’avait pas bien plus à dire pour le moment que cette instruction qui déplaisait l’assemblé. Alors que tous quittaient leurs sièges et la pièce dans des bas-mots à l’égard des initiatives du Kazekage, Gaara resta, un long moment, seul. Sa décision était pour le bien du village et il resterait ferme quitte à ce que les considérations d’opiniâtres comme celles d’aujourd’hui persistent. Il savait qu’ils se rendraient compte tôt ou tard de la pertinence de ces choix.

Il s’en suivit d’un soir de pleine lune où les rayons révélaient les lieux des quartiers généraux. Souffrant de l’éveil de Shukaku, Gaara se traîna dans le couloir pour maintenir son état d’éveil. Alors qu’il s’approchait d’une pièce, il coupa son élan. Il écarquilla les yeux et entr’ouvra ses lèvres. À la deuxième parole de sa sœur, il apposa ses doigts à son œil gauche et l’observa un moment. Temari avait l’air désemparé sans qu’il n’en comprenne réellement la raison. Il soupira légèrement avant de laisser de fines particules de sable quitter sa jarre pour venir doucement s’introduire dans la pièce. Le sable s’enroula discrètement tout le long des mains, poignets, bras ainsi que le front de sa grande sœur, afin qu’elle se tienne droite à nouveau. La finesse des particules sableuses reposant sur quelques parcelles de peau de Temari s’illuminèrent comme la pureté des diamants grâce aux vifs rayons laissés par la lune pleine.

Gaara se tenait à l’encombrement de la porte, les mains relâchées.

Merci.

Il regarda hâtivement ailleurs, ses quelques mèches couvrirent son visage.

Pour le cactus.

alors … j’existe … pour ça …

temari le prit soudainement contre elle. il écarquilla les yeux avant de les fermer fortement. elle était décidée à garder son étreinte. il la sentait s’agripper à sa tenue de kazekage. les traits de son visage devinrent grimaçants. il éprouva du mal à se concentrer sur les paroles de sa sœur, craignant viscéralement les marques d’affection. lorsqu’elle évoqua les possibles démesures, gaara rouvrit les yeux.


shukaku lui revint comme un flashback. il se revoyait hurler aux pleines lunes au cœur du village de suna. il se remémora la crainte des habitants ces soirs-là. les nombreuses attaques. sa défaite à sang face à naruto dans la forêt. les paroles du conseil à propos de l’akatsuki. il se revoyait hurler, encore.


blottit dans les bras de sa grande soeur, il tremblait. ses yeux verts tombaient hagard. son corps fin semblait s’affaiblir contre la chaleur humaine et, même face à son invective, gaara ne semblait plus répondre. il était épuisé, et tout ce qu’il aurait aimé à cet instant où l’amour le submergeait, c’était d’être plongé en un long sommeil. les nuits de pleine lune étaient douloureuses. ce n’était pas anodin qu’il vienne retrouver temari, particulièrement ce soir.

il secoua vivement la tête avant de s’écarter d’elle, apeuré. il prononça à demi-mot suna no tate et resta recroquevillé à l’intérieur de son bouclier de sable, les doigts à ses cheveux rouges. il souffrait aux pleines lunes, et l’absence de naruto le rendait secrètement instable. si temari tendait l’oreille, elle entendrait les gémissements de souffrances causés par shukaku.

unhf. . uhnf. .

il sécha ses larmes du revers de sa main. les nuits de pleine lune, il était compliqué pour gaara de rester éveillé. shukaku menaçait. néanmoins, temari qui portait un très grand intérêt pour lui, savait désormais comment gérer la situation. elle avait apposé sa main sur sa barrière. lui l’avait senti. il avait levé les yeux vers sa main de l’autre côté du sable et avait ouvert la bouche. elle s’était reculée alors qu’il cessait enfin de ce cacher. les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux demeuraient silencieuses. il décida de se redresser en prenant appuie contre le mur de la pièce. ses doigts entre sa crinière flamboyante. il avait mal à la tête.

tu n’y es pour rien.

lorsqu’il n’était pas en train de s’occuper de suna, il appréciait se réfugier à la serre. il avait également une pièce où il s’occupait de ces nombreux cactus. gaara appréciait de passer du moment parmi la nature. cela lui permettait de se retrouver en pleine sérénité, loin des acclamations du village et des enfantillages avec les membres de sa famille.

oui. répondit-il avec latence en réponse au sujet du cactus.

il agita la tête, une fois complètement redressé. il redressa le visage à celui de sa soeur. il trouvait malaisant de maintenir ces discussions familiales. d’autant plus qu’elles remuaient sans cesse le passé, ce dont gaara aimerait se détacher. les choses étaient ainsi et il savait grâce à uzumaki naruto, qu’il était maître de pouvoir les changer.

temari. ce ninja de konoha. . . il te déstabilise ?

shikamaru allait être envoyé par la godaime hokage de konoha pour assurer la protection de suna. dans ce cadre, gaara voulait s’assurer des relations entre les deux parties. il avait remarqué que ces deux-là se voyaient de plus en plus depuis quelques années maintenant, sans vraiment comprendre pourquoi. les rares fois où il avait été avec eux, leurs échanges étaient comme chien et chat.

le petit frère de temari resta complètement indifférent au théâtre des sentiments de son ainée. il ne comprenait pas pourquoi elle s’agitait autant pour une si simple question. lui qui ne voyait tout ça que par le spectre des affaires et d’enjeux politiques.

mh . . ?

il avait incliné son visage de côté. ses cils papillonnaient d’incompréhension. ce genre de sujet, il se gardait bien de les éviter comme il évitait certaines missives de la part des villageois. cela représentait pour lui une perte de temps qu’il aurait préféré ré-allouer à des tâches plus importantes. mais c’était ça aussi, d’avoir une famille… savoir prendre du temps entouré des autres et parler de sujets aussi oiseux que celui d’avoir une fille qui nous plaît dans sa vie.

il est préférable que je retourne au bureau. quitter suna pour vous léguer mes responsabilités demande une charge de travail importante ; il faut prévoir de couvrir tous les cas de figure plausibles. je dois convoquer une réunion d’alerte demain première heure. s’enquit gaara.

il tourna le dos à temari. il resta un moment sans bouger. sa grande écharpe beige traînait sur le sol et était ensevelie par du sable. il baissa un peu la tête, pensif.

Elle la retint par le bras. Il sursauta légèrement, perturbé par ce contact aussi soudain de la part de sa sœur. Il l’écouta assez silencieusement.

Ca va aller Temari. Je connais mon Biju.

Et alors qu’il s’apprêta à faire le premier pas. Il s’arrêta à nouveau. Il avait simplement relevé la tête.

Dans ce cas, nous parlerons de ces affaires politiques entre Suna et Konoha à mon retour.