Suru Sentaku.

il se tenait en tailleur, les jambes croisées sous lui, maintenant la position du lotus. les yeux clos, il méditait depuis plusieurs heures ; si bien qu’il en avait effacé la présence de sakura de son esprit. sa présence rendait l’atmosphère pesante et froide. son souffle portait son calme. il ferait tout ce qu’il pourrait afin de faire revenir toph aux côtés de faust. peut-être, au final, avaient-ils fini par reconnaître qu’il s’était attaché à eux plus qu’il ne le pensait ? méditer avait cette vertu de favoriser l’attention et la mémoire, mais aussi d’être plus endurant. il la pratiquait avec grande rigueur. elle l’amenait à revenir à lui pour retenir les choix les plus droits vis-à-vis de lui-même, et pour sakura, dont il faisait de sa protection, sa priorité.

lequel ? questionna t-il, las.

sentir sakura à son échine, le dérangea. l’intonation chevrotante de sa voix, l’insupporta. il la laissa parler jusqu’à ce dernier mot. ce mot. bébé. il révéla instantanément le mangekyo sharingan qu’il dissimulait tandis qu’il plongea son visage au creux de sa main. déchiré entre les extrêmes d’haine et d’amour, de protection et d’ambition.

hah hah.

il rit à peine, au commencement. ça en avait fait choir l’intégralité de ses mèches effilées, dont l’ensemble lui conférait des traits presque fou.

HAH HAH HAH HAH HAH HAH HAH.

il rit frénétiquement, de la souffrance, de la haine, de l’injustice de tout ce qui le touchait au plus profond de lui-même. le mangekyo sharingan vibrait intensément à son seul oeil qui la tenait en proie, affublée d’un large sourire malsain. d’entre ses doigts, le sang de son œil perlait aussi sinueusement qu’un serpent. d’ailleurs, deux hydres blanches firent leur apparition à son échine, leur langue se révélaient sifflantes et leurs crocs, prêts à être planté. invoqué à sa discrétion. “elle est celle qui va t’aider à sortir de tes ténèbres si tu ne l’engouffre pas avant.” sasuke y voyait clair maintenant dans l’objectif de haruno sakura, et puis quoi ? il ne la laisserait pas le ramener à konoha de la sorte.

je vais entrer à l’intérieur de toi, et je vais te détruire, annonça t-il calmement, alors qu’il la poignarda de ses deux lunes rouges.

à sa finalité, il reproduisit le même schéma qu’itachi.

tsukuyomi.


sasuke les yeux fermés, mains à ses poches, dépassait l’académie des ninjas de konoha. le ciel, teinté de rouge. chaque trait de cette dimension fut assombri. comme si… le monde s’était inversé à un upside down chaotique dessiné à coup de fusain. sasuke s’était arrêté devant la rose. il lui avait demandé ce qu’elle faisait ici en pleine nuit. elle lui avait répondu - à juste titre - qu’il fallait passer par ici pour quitter le village. le uchiha l’avait contourné pour reprendre son chemin. elle lui demanda pourquoi il refusait de se confier à elle et aussi pourquoi il gardait le silence. il répliqua par une question ; pourquoi devait-il le faire ? sakura se mit à lui rappeler plusieurs évènements heureux de l’unité 7, avant de lui annoncer qu’on ne pouvait pas vivre pour la vengeance uniquement, parce que sinon, c’était une vie sans bonheur.

mon cœur a choisi la vengeance. à partir d’aujourd’hui, nos chemins se séparent.

la suite paraissait distordue. sasuke apparu aux arrières de la rose. ils avaient dix-sept ans à présent, lui, élevant un visage méprisant et impassible. sa main gauche empoignait sa gorge tandis que l’autre la pourfendait déjà d’un chidori.

SHIIIIINEEEEEEE.

sakura tomba à genoux alors qu’entre ses lèvres jaillirent son sang. et alors que son visage basculait pour l’avant, sasuke apparaissa tout sourire portant en un éclair ses doigts à son front, accordant une pichenette à son corps chétif, et l’abandonna à jamais.

oto, sa chambre. sasuke écarquilla des yeux en reculant la tête, étonné. il resta coït pour un moment. rupture ? comment pouvait-elle rompre ça ? son arcade se fronça, il défiait tout autant son regard. ça ne lui plaisait pas, cet aversion de situation, encore moins la suffisance de sakura envers lui. il cessa de la poignarder de son sharingan au moment où son corps tout entier percuta le mur. le changement de comportement de la rose l’avait fait manquer de vigilence. il n’eût pas l’habileté d’éviter grâce à ses yeux, ni de se permutter. il hurla de mal à l’intensité par laquelle il fût projeter. un trou pour épouser son corps s’était formé. sa tête, elle, avait violemment claquée contre la dureté des pierres, ça l’en fit dodeliner de l’avant. il toussa au nuage de poussière, écourté par la rose qui le retenait par le col, lui avait redressé ses yeux quand elle l’avait ordonné. ses yeux crépitèrent. son sang était en ébulition et les palpitations de son coeur, une irruption. konoha, huh? il lui agrippa en un éclair sa gorge à la peau douce, que ses doigts resserrèrent. son oeil pleurait du sang, encore. les flammes de l’amaterasu encerclèrent l’entièreté de la pièce, carressant les murs d’une intensité vive tandis qu’il avait relâché sa gorge. il y avait, à travers ce feu, la volonté de la retenir prisonnière, la mettre en face de la profonde jalousie du uchiha, et de sa haine sans égale, qu’elle venait s’alimenter en lui pour vouloir préférer le village ronger par la corruption à celui envers qui elle aurait auparavant tout voué.
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​​tu oses…
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​​il se redressa en se tenant le ventre, la main dans son kimono, échappant aux flammes.
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​​tu oses me menacer, moi ? hahahahaha !
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​​prise d’un vertige, lui s’avança, assuré. chacun de ses pas s’appuyait lourdement sur le sol. ses traits arboraient à son visage un air suffisant autant que calme. il souriait clairement de façon malseine. il empoigna encore sa gorge - il voulait l’empêcher de se livrer aux flammes - puis, fit pression de son bas ventre au sien et leur visage s’approchèrent intimement.
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​​toi qui était prête à m’aider dans ma vengeance… marmona t-il mielleusement. il se joua d’elle, et même en le faisant, il semblait toujours aussi désintéressé de cette avance ; à vrai parlé, il n’avait jamais requerit sa présence à ses côtés. tout compte fait, tu n’es là que pour me faire perdre mon temps. il ferma les yeux, puis bascula la tête de côté en les rouvrant pour la poignarder encore plus intensément. ses lèvres trouvèrent son oreille, sa voix rendu plus chaude qu’a l’accoutumé, articulait lassement, t’es insignifiante pour moi, sakura.
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​​il soutena son regard du sien, conservant sa prise. impassible, puis sa langue claqua. deux pas pour l’arrière, sa tête s’agita et la partie haute de son corps tempêtèrent tout autant.
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​​ALORS VAS-Y, SAKURA ! RENDS-TOI À KONOHA SI ÇA TE CHANTE ! hurla t-il de rage.
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​​il lui tourna le dos, remonté. ses poings se fermèrent.
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​​simplement …
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​​il détourna à peine le visage, juste de façon à maintenir un sharingan entre ses mèches folles, sur elle. sakura était à lui et à personne d’autre.
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​​ose avorter, et je te tue. ose me quitter, et je te tue. ose me trahir, et je te tue. ose parler de tout ce que tu as vu à kakashi, et je te tue.
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​​la haine est impartiale. et tobi avait dit qu’il n’y avait aucune place pour la justice en ayant recourt à elle. seulement … qu’elle était la place de l’amour par rapport à la haine ? pouvait-on aimer par la haine ? qu’est-ce qu’Itachi pouvait bien ressentir pour moi, lui qui demeurait toujours froid ? quel père ferais-je ? est-ce que je suis réellement capable d’assumer ces responsabilités, aussi jeune ? si elle rentre, je suis foutu. le clan serait foutu. tout ça n’aurait servi à rien. il réalisa après coup s’être trahit, évoquant délibérement kakashi. sasuke ne pouvait plus s’empêcher de trembler. il fixa durement sakura, ne désirant qu’une seule chose : qu’elle se taise.

une erreur ? reprit-il, à demi-voix.

il écarquilla les yeux, sans comprendre. la rose s’était emparée de son poignet. ses yeux verts. il abaissa à peine la tête, l’avait un tantinet reculée, même, d’opprobre. les mèches qui encadraient son visage s’en étaient agitées. ses doigts à sa main écartaient les siens longs et fins, de sa gorge. il eut un soubresaut en entendant kakashi de la voix innocente de sakura. ses lèvres s’entrouvrirent lentement, décontenancé. ça lui en avait fait perdre le mangekyou, éteignant son regard à un noir profond. une larme de sang s’évanouit sur sa joue avant de terminer sa route en l’étreinte de leurs doigts qu’elle semblait maintenir bien plus fortement que lui. s’ils se regardaient, et qu’elle continuait à parler, sasuke lui, phasait. “cette folie s’arrête ici…” son souffle se coupa net. sa tête chancela de côté, ancrant des yeux complètement vides contre ceux animés de la rose.

kakashi… échappa t-il, comme épuisé.

c’était comme s’il venait de voir la lumière, et que l’intensité fût si intense qu’il avait nécessité de plisser toujours plus les yeux s’il voulait croire pouvoir regarder, encore. “il était aveuglé par sa vision ''d'héros'', mais toi tu n'as pas se blocage, c'est pour cette raison que je te raconte la totalité de la vérité. tu es assez intelligent pour comprendre.” sa tête allait s’immoler. “sasuke est le descendant de la plus grande lignée de ninja du village de konoha. il est né pour devenir un illustre ninja”. il exhala après un papillonnement de cils. lui expliquer ses intentions ? ça semblait si irréaliste pour le uchiha, arrivé là.

pourquoi devrais-je le faire !? il ne me pardonnera jamais ! et puis… si obito dit vrai, crois-moi que je ne compte pas m’arrêter là. s’offusqua t-il avec mépris, agitant violemment la tête.

en réalité, sasuke venait de basculer complètement la tête pour l’avant, l’enfonçant aux épaules. son poignet tremblant encore aux creux de la main de la rose. dire qu’il m’a sauvé la vie, lui aussi, et que je n’ai même pas été foutue d’atteindre mon frère, ni même de le sauver. dévasté, par ce qu’il pensait comprendre, il se mit à sangloter. en cet instant, il avait senti la main de sakura pour son visage. il serra les dents, lui qui haïssait montrer ses émotions.

si ma vengeance me permet de réaliser mon rêve, alors je préfère m’élever par la solitude plutôt que la corruption. sakura… dorénavant, il faut te faire une raison, et me quitter. Annonça t-il.

il garda la tête baissée. d’un geste naturel dont il se délectait, il dégagea cruellement la marque d’affection déposée par la main de la rose à sa joue, avant de la remplacer par la lame froide du kusanagi sous sa gorge d’un bras complètement étendu face à lui. comme il avait pu le faire auparavant, il s’empoigna le visage d’une de ses mains. il passa de sanglot à rire d’une facilité déconcertante. il passa d’une menace à une autre, d’un illogisme déconcertant. il éleva finalement avec mépris son museau, cligna lentement des yeux et la soutint d’un regard fermé. là encore, il venait de changer de comportement.

hors de ma vue, haruno. ordonna t-il.

un pas.
deux pas.

il resta planter devant elle.
leur visage se frôlèrent, menaçant de l’embrasser, comme ses lèvres semblaient vouloir attraper les siennes.

et si tu n’en es pas capable, alors fuis-moi, oublie-moi et ne revient jamais. lâcha t-il, vanné.

tandis que sa main droite maintenait pour l’horizontal le kusanagi à sa gorge… “c’est justement parce que tu as des amis précieux, que je t’ai enseignés le chidori.” lui. toujours lui pour lui faire la morale quand ce n’était pas cet abruti de naruto, comme s’ils savaient. kakashi savait. tout s’emmêla. il ramena son coude en arrière pour prendre de l’élan. qu’est-ce que ça signifie, d’être père ? qu’est-ce que je devrais faire ? “moi je n’ai pas froid aux yeux, ça vous épate, hein !” naruto ?

CHIDORI ! s’écria t-il de rage.

le uchiha soutint en premier lieu son regard maintenant rapproché du sien, écarquilla malgré lui des yeux. il venait de vaciller en perdant complètement l'équilibre. si bien que dans un élan presque désespéré, son bras s'était élancé à vouloir le rattraper, mais c'était déjà peine perdue. le kusanagi trouva la terre en un fracas métallique bien trop éloigné d'eux. lui, forcé à détourner son attention pour elle, coupa sa respiration de stupeur au moment où elle s'était saisie de son col. ne lui laissant aucune possibilité à répliquer - aussi à peine avait-il pu ne serait-ce qu'entr'ouvrir ses lèvres - la rose lui avait violemment fait mordre la poussière. l'intensité qu'elle y avait placée était si importante qu'un amas de poussière se forma à l'intérieur de sa chambre. à l'intérieur sasuke se mit à s'étrangler, son souffle coupé. en rouvrant des yeux harassés, ses pupilles noires, voilées de blanc, remarquaient grossièrement les traits fins de la rose. il sentit son bassin au sien. il cligna des yeux. elle était à présent à califourchon sur lui et à peine eut-il le temps d'en plisser le nez que son visage, de côté, claqua la terre. il eut un étouffement, encore et en garda la bouche ouverte, cherchant à recouvrer sa respiration. et au moment où il meut son teint éteint pour elle, il avait senti ses mèches roses se reposer à ses pommettes et... la douceur de sakura était sans égale, faust l'avait souligné.

comment ? comment pouvait-elle le décontenancer autant ? le mode de vie qu'il avait choisie le menait à chasser empathie et amour. pourtant... sasuke craignait les liens qu'il avait noués durant son enfance avec l'unité 7. particulièrement kakashi, le dernier avant sakura à avoir cherché à le raisonner. il haleta. désormais, plus rien n'était pareil. il s'était rendu à la solitude, préférant utilisé la haine comme levier. a oto, il avait tout fait pour se détacher de faust et toph, même s'ils lui rappelaient viscéralement sa propre famille. alors concernant kakashi, nayomi... il phasa. il phasa, très longuement. sa gorge se noua si durement qu'il avait la sensation désagréable de se noyer parmi les vagues de ses propres émotions dont il se laissait submerger tout entier, identique à l'emprise d'un piège à genjutsu. il fronça à peine de l'arcade. plusieurs raisons le motivaient à ne pas rentrer à konoha, malgré la mi-promesse que le nukenin lui avait tenue lors de la cérémonie. principalement, danzô shimura, ensuite l'akatsuki. il était difficile de concevoir que l'on puisse soudain basculer dans une attitude diamétralement opposée. cependant, sasuke plongea entre épouvante et attraction. alors qu'il se laissait bercer sous les eaux troubles et profondes de ces émotions, un acte le ramena brutalement à lui. la réalité le percuta, soudain. ses mèches roses pour ses pommettes. son cœur avait raté un battement. son souffle l'avait quitté. il y avait aux lèvres de sakura contre son front, la même chaleur que les doigts d'itachi. il maintint le silence. il avait attendu que la rose redresse un tantinet la tête pour trouver à dire, de manière résolument loufoque :

sarada...

ses doigts au-dessus de sa tignasse noir de jais demeuraient inanimés. il resta immobile, comme si le contact de ses lèvres l'avait rendu docile, tout d'un coup. quand haruno sakura s'était relevée, son torse avait inévitablement suivi sa poitrine à l'en effleurer. ses mèches les plus courtes couvraient sa vision, puis sasuke avait significativement décidé de regarder sur le côté, tête légèrement abaissée. ses pommettes rosirent. il resta un moment, coi, pour finalement se décider à la lorgner du regard, bien qu'aveugle. certainement, s'était-il rendu compte de lui-même que ce qu'il venait de dire était autant en décalage avec la situation que nébuleux. alors, à la suite d'une exhalation, il reprit la parole, essayant de clarifier ses propos.

si c'est une fille, je veux qu'elle s'appelle... sarada.

il ouvrit de plus en plus ses lèvres, par un excès de confusion et fuit ses prunelles menthe. il venait de s'agripper impétueusement à elle. il la serra aussi fort qu'il l'eût pu. ses bras frêles, eux, entouraient son échine avec la maladresse d'un enfant. il avait plongé ses yeux contre sa gorge. son nez inhala son odeur sakura. sa coiffe en bataille aux longueurs inégales déferla contre sa nuque. en quittant konoha, sasuke n'envisageait pas tous les derniers événements. récemment, il était loin d'imaginer que le plan initial d'orochimaru ne l'aurait amené à sa fin, ni même qu'itachi ne trépasse par ces deux étrangers, ni que s'installe entre tobi et lui une relation imprédictible, ou encore que faust ne l'implique autant. ses doigts fins tremblaient, alors qu'une de ses mains avait abandonnée son échine. ils éraflaient sa hanche, ses côtes, avant de pleinement déposer contre son ventre. il ne pouvait s'empêcher de penser qu'en s'en remettant au savoir et à la compréhension, il serait a même d'éclairée la réalité ; resté à konoha ne lui aurait pas permis de renverser sa vision du monde. la seule chose dont il était certain dans tout ça, pour l'avoir entendu du bas de la chute d'eau, c'était que naruto le poursuivait encore.

...laisse-moi tranquille. chevrota t-il, peinant à se calmer.