[fb] Les dangers de l'insouciance

« Itachi ! »

sasuke se réveilla le dernier. il quitta sa chambre en baillant insolemment, les bras étendus au ciel pour s’étirer pleinement. le visage baissé, il ne semblait pas réveiller. sa main se porta à l’encadrement de la porte coulissante quand il arriva à hauteur de la chambre de son frère et il constata qu’elle se trouvait vide. ça alors… nii san est déjà réveillé… il se gratta la tête, puis ses pas le menèrent en direction du séjour où il s’agenouilla sagement sur son couffin. en relevant la tête à la table, il resta un moment à observer l’abondance de nourriture qui avait été préparée. leur mère malade depuis quelques jours, le plus jeune comprenait qu’itachi avait dû cuisiner. tout ça pour moi ? comment vais-je réussir à tout avaler… il resta un moment sans rien faire, les bras sur la table, une main récupérée par l’autre. il finit par clore ses yeux et sourire doucement, après quoi il se rua sur les onigiris et ne laissaient plus aucune tomate.


“Itachi !”

le bol de riz en porcelaine de sasuke se fendit contre la table en bois. ses doigts l’avaient abandonné à l’appel strict de son grand frère. ?! il ne constata qu’après-coup la bêtise qu’il venait de faire. un instant, il aurait voulu se débarrasser des morceaux et faire comme si de rien n’était, mais les pas d’itachi approchèrent. tsss ! alors sasuke resta de profil ignorant son frère du regard. ses bras avaient entouré le bol cassé et il avait déposé sa tête sur ses mains jointes, feignant de s’ennuyer alors que son corps frêle couvrait sa maladresse.

le petit sursauta au moment où itachi se pencha vers lui. seulement ses yeux le lorgnaient.

sortir du village, huh ? répéta t-il en rougissant, voulant être bien sûr d’avoir compris.

sasuke plaqua brusquement ses baguettes sur la table. il oublia instantanément sa sottise, détalant hors du séjour et se rendit à sa chambre. le bol brisé demeurait désormais à pleine vue d’itachi. arrivant encore en courant au séjour pour le retrouver, il trébucha.

oww !

ses petits shurikens et kunaïs filèrent en direction de l’aîné, mais sasuke rattrapa juste à temps le kunaï qui aurait pu toucher itachi. allongé contre le sol à cause de sa chute, il se redressa pour rester assis, plaquant le bout de ses doigts par terre et se frottant le dessous du nez de sa main tenant le kunaï dont il venait de sauver son frère. le jeune ferma les yeux après avoir soupiré doucement.

t'as vu ? j't’ai protégé, nii san ! clairona t-il.

en tournant les talons, des membres de l'anbu s'était dressés devant itachi. l'aîné se surprit de les voir tandis que les masques auxquels il faisait face ne renvoyait aucune expression. sasuke qui s'était ravi de voir que son frère allait lui accorder du temps avait sourit. il resta confus quand son grand frère l'enjoignit à se dépêcher. c'est étrange, pourquoi veut-il qu'on se dépêche tout d'un coup... le cadet aurait voulu tourner la tête à ses arrières pour comprendre, mais les membres de l'anbu avait plutôt retenu son attention. il ouvrit grand les yeux, se promenant de masques au visage impassible d'itachi.

qu'y a-t-il ? questionna itachi aux membres des forces spéciales.

sasuke n'avait pas pu entendre les échanges entre eux. son impatience l'avait amené à saisir la manche du plus grand qui l'avait rudement repoussé.

je dois partir sasuke.
!
je veux que tu rentres à la maison. tu connais le chemin, hein ?
et maman ? tu m'avais promis qu'on irait chercher ses médicaments et un cours pour améliorer mon lancé de kunaï ! protesta t-il.
désolé, mais je n'ai pas le choix. j'ai une mission importante. je dois partir sur le champs.
attends ! cria sasuke qui le poursuivit aux hauteurs de konoha.

il n'y faisait rien, itachi avait déjà quitté les lieux. le cadet délaissé à son triste sort, ouvrit la bouche, coi. il resta un moment le bout du nez scrutant l'endroit vers lequel son grand frère venait de partir, furieux. c'était toujours pareil, il baissa la tête, résigné. il fronça les sourcils et versaient des larmes. leur mère était malade depuis plusieurs jours, itachi venait de partir et lui avait formellement interdit de dépasser les barrières s'il n'était pas avec lui. sasuke ferma ses poings. moi aussi, je suis capable de sauver maman ! il détourna le visage vers les grandes portes du village de la feuille et remarqua que les gardes étaient occupés à cause d'un petit garçon perturbateur. c'est peut-être ma chance... les pas de sasuke foulèrent le sol. il se dirigeait droit vers la sortie de konoha. il continua sans s'arrêter, tout sourire, décidé à se rendre à ame, le pays ninja dont parlait fugaku les jours derniers, lorsqu'il avait évoqué à table le sujet des médicaments. sasuke s'enfonça à l'intérieur d'une forêt, pas rassuré. il avança à pas de loup. entre ses doigts, il tenait fermement deux shurikens. il redressa son visage juste à temps, un kunaï se planta contre le tronc de l'arbre le jouxtant.

qui est là ? clama t-il, le ton de sa voix chevrotante.

des shinobis du pays des démons s'étaient dissimulés de sorte à encercler le uchiha qu'ils avaient reconnus à l'emblème derrière son dos.

OWW ! cria t-il en se tenant le bras.

cette fois-ci, un kunaï l'avait éraflé. c'était beaucoup trop rapide pour lui. un shinobi fonça droit vers lui, voulant lui asséner plusieurs coups. le uchiha profita de sa petite taille pour les éviter au mieux, seulement, il reçu un coup inévitable en pleins ventre qui le projeta contre un arbre. sasuke haleta. il ne comprenait pas qui étaient ces shinobis. pourquoi s'en prennent t-ils à moi ? ils sont ennemies avec konoha ? songea t-il. il se redressa optant pour un kunaï dans une main et son shuriken de l'autre. je vais leur montrer ce que nii san m'a appris ! je lui dirai que moi aussi, je sais faire des missions importantes pour konoha et puis, c'est moi qui sauverai maman ! ses bras qui tenaient son ventre vinrent fendre l'air à l'arrière de son corps, il bondit en avant, envoyant d'abord son shuriken à toute vitesse contre son ennemi. la dague se planta sans moindre mal contre le shinobi qui le renvoya directement vers sasuke. ce dernier écarquilla les yeux et porta son kunaï devant lui afin d'écarter le projectile, mais c'était déjà trop tard. il venait de se faire encercler par une dizaine de ninja du pays des démons. ses jambes tremblèrent sous lui. il tentait, tant bien que mal, de garder la tête haute comme itachi pouvait le faire, alors que ses yeux à lui paraissaient surtout retenir ses larmes.

s-si vous ne me laissez pas tranquille, je vous attaquerai avec un katon ! clama t-il, pensant pouvoir les effrayer en révélant la technique sacrée de son clan.
essaye pour voir, morveux ! ricana l'un des shinobis.

sasuke tremblait complètement, apeuré. il ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. d'autant plus qu'il ne maîtrisait toujours pas le katon au contraire de son frère qui l'avait appris bien plus tôt. il sentit les shinobis se rapprocher de lui. ça lui en avait fait lâcher ses armes et croiser les bras contre lesquels il plongea sa tête excessivement remuante, apeuré.

arrêtez ! hurla t-il.

l'enfant abaissa doucement ses bras, ouvrant un œil après l'autre. sa peur avait été trop grande pour observer ce qu'il venait de se passer. sasuke, qui fit la moue, détala subitement derrière nayomi. il agrippa fortement son kimono à son dos, puis sa hanche. ses pieds formant une pointe, il se hissa de manière à élever des yeux ronds par-dessus l'épaule de la kunoichi. il pu ainsi constater pantois, que les shinobis qui venaient de l'attaquer étaient bel et bien partis. il commença par lâcher son dos. ses pas le menèrent à hauteur d'épaule de nayomi. il s'immobilisa. son visage s'éclaircit.

t'es incroyable, nayomi ! tu les as tous fait fuir ! s'exclama t-il.

il détourna la tête vers elle tout sourire. son excitation habituelle l'animait de nouveau. il ferma les yeux en rougissant, puis ses mains se saisirent de la grande manche de son kimono. il plongea un regard innocent envers elle.

dis, nayomi, tu veux bien m'accompagner chercher des médicaments à ame ? maman est malade et nii san m'a demandé de l'accompagner, mais il est encore parti...

sans attendre la réponse, son visage s'abaissa.

...

partir loin de konoha sans avoir la maîtrise du katon... une moue se dessina sur ses lèvres. il était insatisfait de lui-même. encore une fois, il avait échoué là où son grand frère aurait très certainement réussi. il soupira. il n'arrivait pas à réprimer l'inconfort qu'il vivait au quotidien. son père l'ignorait sans cesse et son frère l'abandonnait de la même façon. il espérait pouvoir retenir l'attention de sa famille en revenant à konoha avec les médicaments qui pourront soigner sa mère. il meut ses pupilles à son épaule blessée et vint se tenir le bras.

moi aussi, je sais me battre ! reprit-il avec vigueur.

il ignorait pleinement la dangerosité qu'un combat pouvait avoir à son âge, mais savait que cela demandait du sérieux et de la rigueur. c'est ce qu'il avait retenu en voyant itachi partir en mission ou encore lorsqu'il lui apprenait à se battre. sasuke était décidé à partir. il lança un regard impatient à nayomi, voulant clairement qu'elle l'accompagne. elle était proche de son grand frère et passait souvent du temps avec le plus jeune. l'enfant savait lui faire confiance les yeux fermés.

accompagne-moi, pressa t-il avec une excitation non dissimulée.

sasuke maintenait de grands yeux ronds en ceux de nayomi. réceptif au soupir qu'elle vint d'échapper, il s'imagina hâtivement que jamais elle ne voudrait poursuivre la mission. il recula d'un pas quand elle posa le genou à terre. ses pupilles tremblaient d'inquiétude. qu'allait-elle faire ? qu'allait-elle dire ? il resta la bouche entr'ouverte, happé à l'idée de vouloir savoir ce qu'il en serait. ses doigts s'étaient rapprochés de son visage comme avait l'habitude de le faire itachi de manière à venir lui pincer le nez. dans un soubresaut inévitable, il ferma les yeux et enfonça sa tête au creux de ses épaules. c'est au détachement de ses doigts à son museau rosi qu'il ouvrit plus méfiant un œil, puis l'autre. nayomi le sermonna. craintif, ses doigts en lâchèrent la grande manche de son kimono. il abaissa la tête en ne voulant plus la regarder, mécontent. il gonfla sa joue d'agacement. les remontrances, ce n'étaient pas des choses auxquelles il était habitué, certainement qu'itachi se montrait ferme à sa façon, et que son père l'ignorait. têtu, il avait détourné le visage pendant le silence où il sentait le regard de la senju posé sur lui. s'il avait compris son erreur d'avoir quitté le village, il était décidé à sauver sa mère. si itachi était indisposé à le faire, c'était son devoir d'y aller. et alors que nayomi reprit la parole, ses appréhensions qu'ils retournent au village le quittèrent. il changea en moins de rien son air boudeur à une joie excessive.

oui ! s'exclama t-il.

il s'affaira à ramasser ses affaires qui traînaient un peu partout autour d'eux. il déposa longuement son regard à son kunaï. il espérait arriver à atteindre ses ennemis la prochaine fois comme son grand frère l'aurait probablement fait. il releva le regard à nayomi en restant silencieux. il affichait un sourire radieux à celle-ci alors qu'ils reprirent le chemin qui les mènerait au village. sasuke ferma les yeux tout en marchant, passant son index sous son nez de la main qui tenait fermement son kunaï, il expliqua :

d'après ce qu'on raconte, il pleut tout le temps à ame. il paraît qu'on y trouve une grande variété de médicaments... pour soigner le rhume de ma maman, le remède qu'il nous faut est extrait de la graisse des crapauds du mont myôboku !

ses doigts se reportèrent ensuite à son épaule saignante. le kunaï d'un des shinobis du pays des démons l'avait suffisamment éraflé pour qu'il en souffre. sasuke inspira profondément avant de soupirer lourdement. son visage se tint abaissé pour une longue distance. il refusait de dire qu'il avait mal par crainte que nayomi annule la mission. il se posait plein de questions. ses sourcils se froncèrent, puis il porta son attention sur elle.

dis nayomi... comment se fait-il que des shinobis s'en prennent à un enfant ? sonda t-il, confus.

sasuke avait entamé le pas confiant. il tenait un kunaï entre ses doigts et son visage parcourait le paysage qui s'offrait à eux. la journée était particulièrement belle, pas un nuage. cela dit, même avec un aussi beau temps, son manque de vigilance aurait pu lui prendre la vie si nayomi n'avait pas été là. il enquilla de se rendre à la frontière lorsque son bras fut récupéré par la senju, que ses pas eurent un mouvement de recul, forcé de venir à elle alors qu'il n'en avait pas envie. son visage se redressa au sien. il arqua des sourcils, mécontent. en suivant ses pupilles, il comprit ce dont elle s'était aperçue et ses paroles le confirmèrent. gêné, il recula un peu sa tête et rougit. tandis qu'elle l'entraîna à s'asseoir, sasuke l'écouta, puis gonfla l'une de ses joues, visiblement agacé. lui voulait continuer de s'aventurer par-delà les frontières afin d'y découvrir le village d'ame dont itachi avait parlé, et pouvoir trouver les médicaments dont sa mère avait besoin pour se rétablir au plus vite. il s'arrêta de grimacer quand elle lui retira son haut. il resta silencieux, juste à observer ses moindres faits et gestes. éberlué, sa tête se redressa au moment où elle cherchait son attention. nayomi lui enseigna qu'il était important dans une mission de se parler. il comprit que s'il avait parlé de sa blessure plus tôt, il serait déjà rétabli.

un ninja doit posséder une bonne santé mental et physique, règle n°18. annonça t-il, l'index - de sa main tenant le kunaï - se frottant sous le nez. c'est bien ça, obasan' ?

il ouvrit un oeil avant de remarquer l'ensemble des onigiris contenus à l'intérieur des bentos. il apposa sa main par terre et entr'ouvrit largement ses lèvres. il scruta l'ensemble de la nourriture qui s'offrait à lui. son visage s'éleva encore pour nayomi.

autant ? constata t-il de ses yeux ronds. tant pis pour nii san. il avait cas être là pour les manger. c'est toujours comme ça avec lui, toujours loin de moi... ses yeux se plissèrent tandis que sa tête dodelina vers son épaule, il esquissa un sourire. et puis... ça nous en fait plus pour nous, non ?

sasuke s'empara d'un premier onigiri.

tuer des gens ? répéta t-il, résolument consterné.

le premier d'une longue série, car il les avalait comme des petits pains.

quand je serai grand, je protégerai le village et je changerai le monde, moi ! s'entousiasma t-il.

il accola ses omoplates contre le tronc d'arbre, rompu. ses yeux noirs quittèrent ceux de celle qu'il considérait comme sa tante pour les river à l'horizon vers lequel ils s'apprêtaient à se rendre. plus tard, il s'imaginait dépasser son grand frère envers qui il portait une admiration et un respect sans faille. il espérait que toute sa famille soit fier de lui. il savait qu'un jour il maîtriserait le katon, que son père lui portera plus d'estime, et que son frère prendrait plus de temps, à raison de lui montrer ce que c'était d'emprunter la voie des ninjas. en attendant, il profitait de la complicité qu'il avait avec nayomi. son visage radieux démontrait la joie qu'il éprouvait d'être à ses côtés. il ne tarda pas à récupérer l'attention de la kunoichi, se levant d'un bond.

aller vient, obasan' ! il faut continuer notre route pour protéger maman !

ses doigts au poignet de nayomi, tout sourire, il voulait déjà l'entraîner avec lui à la frontière. plongé en son élan, il s'empressa de l'aider à ranger les affaires qu'elle avait pris soins de disposer par terre afin qu'ils puissent se restaurer. il accourra le premier, sans attendre, vers l'horizon qui donnait sur le village de la pluie. ils ne tardèrent pas à se trouver à une certaine frontière entre un territoire profane et sacré. une impressionnante montée se dressait à eux avec en devanture, un tori, puis les quatre-vingt-huit portes d'affilées témoignant de toute la détermination de rôkaku à maintenir sa neutralité. sasuke s'arrêta devant toutes ses marches. un impressionnant escalier. il semblait à la fois ébahit et fainéant d'avance.

on doit vraim...

un kunaï érafla une mèche de ses cheveux pour se planter au sol, derrière lui. il se tourna en direction de l'orientation du projectile, exhalant de crainte. ça... ça recommence !? plusieurs autres kunaïs suivirent. sasuke se mit à réagir. il bondit à plusieurs reprises, les évitant tous de justesse. les traits de son visage se plissèrent d'agacement. cette fois-ci, je ne me laisserais pas faire ! il regarda fermement nayomi avant de s'élancer - sans attendre son accord - à la rencontre du ninja opposant. il s'agissait d'un dealer de faux saizengan, désireux d'animer sa journée en se confrontant à plus petit que soit. il laissa sasuke s'approcher avant de lancer un suiton - teppôuo, et se moquer ouvertement de lui en le voyant faire des roulades à terre, sous l'emprise de l'eau qui le repoussa à l'en cogner abrupt contre un tronc d'arbre.

ce que vous êtes minable, vous, les étrangers !

minable, huh ? il se remit droit sur ses jambes. je vais te montrer, lequel de nous deux est minable, moi ! vocifera t-il en agitant la tête, les dents serrées.

laisse-moi rire, l'morveux. qu'est-ce que tu pensais en venant t'aventurer ici ? que tout serait sans embuche ? à croire que tu ne comprends rien à ce que la vie de ninja signifie, puis, c'est toujours la même histoire avec ceux qui cherchent le rengyôdô !

ren... rengyôdô ? son visage recula, étonné. tu parles de la boutique qui vend tout un tas de médicaments ? tu sais comment on peut s'y rendre ?

ouais. c'est étonnant que t'en sache autant à ton âge. sonda le ninja de la pluie.

!

le village se trouve après ce torii. il faut gravir les quatre-vingt-huit portes de rôkaku. là-haut, des gardes veillent à ce que les shinobis qui souhaitent entrer dans le village ne portent pas d'armes et décline leur identité. tu l'auras compris, rôkaku est un village neutre. mais crois pas que je te laisserais partir comme ça, l'morveux. si t'es venu jusqu'ici, c'est que tu dois avoir besoin de médicaments, alors... il te faudra soit m'acheter mon fabuleux médicament, soit me passer sur le corps pour atteindre cette boutique. vu ton âge, autant te dire que tu ne pourras ni l'un, ni l'autre. hahaha !

je suis un ninja de konoha, je vais te régler ton compte, et ensuite, je pourrais me rendre à rôkaku ! riposta t-il, annonçant ses deux kunaïs au niveau de ses yeux, le défiant déjà.

sasuke s'apprêta à basculer ses bras vers l'arrière et ainsi donner l'impulsion lorsque son élan se coupa net. rattrapé par le col à cause de nayomi, ses pieds dérapèrent à plusieurs reprises contre la terre et son visage, étranglé par son vêtement, bascula pour l'avant. ses bras s'agitaient d'un même mouvement. c'était si soudain qu'il en avait échappé un râle :

owwww !

la senju l'avait ramené contre elle. si bien que sa touffe de cheveux noir de jais et en bataille se déposât dès à présent contre son ventre, et que ses omoplates, elles, se déposèrent à ses cuisses. le uchiha gonfla sa joue en plissant les yeux, profondément agacé. il préféra alors tenir en proie le regard de celui qui l'avait provoqué. le courant semblait si mauvais entre eux que s'ils avaient été seuls, les confrontations auraient bel et bien eût lieux. pourquoi faut-il toujours que ça ne soit jamais le bon moment... il resta un moment ainsi, à contenir sa colère, avant d'élever avec lenteur des yeux ronds vers la kunoichi de son village. il ne comprenait pas encore très bien les enjeux de ce qu'elle venait de raconter, mais cela avait le mérite de l'intéresser. pourquoi ce pays ne possédait-il pas de village ninja majeur ? en m'attaquant, il venait de menacer konoha ? les lèvres du plus jeune s'entr'ouvrirent. s'il connaissait la carte du monde shinobi, il se rappelait qu'ils n'avaient pas encore étudié ces précisions-là, à l'académie des ninjas. il eut un léger sourire en coin, satisfait de pouvoir apprendre de cette mission et ainsi être en avance sur les élèves de sa classe.

c'est que... il soupira. là-haut la compétition entre les boutiques devient tellement forte que j'ai pensé qu'en démarchant de-ci, de-là au bas des portes, ça aurait été plus bénéfique à mon marché. je sais que ça va à l'encontre de nos valeurs de partage à rodaku, mais c'est la seule solution que j'ai trouvée pour l'instant.

il se mordilla les lèvres. sasuke fronça les sourcils en remarquant ce détail. ce type était louche.

je ne te crois pas, rétorqua le uchiha en le fixant. pourquoi aller contre les valeurs de son village juste pour des médicaments ?

le ninja de rodaku serra sa mâchoire, décontenancé par la remarque de sasuke. il fixait maintenant le plus jeune avant de se souvenir qu'il avait déjà vu ses traits de visage quelque part. il prit un air dur, puis lorsqu'il s'en souvint, son visage perdit immédiatement son sang-froid. devant lui se tenait le petit frère d'uchiha itachi, celui qui venait régulièrement s'approvisionner en saigenzai auprès du clan kodon. le ninja fit plusieurs pas maladroit en arrière.

je te demande pardon, l'morveux, j'pensais pas que t'étais le frère d'itachi. si j'avais su, j't'aurais pas emmerdé.

sasuke écarquilla les yeux. le frère d'itachi ? comment le sait-il ? le plus jeune chercha à comprendre en portant autant son attention sur nayomi que sur le ninja du pays de la pluie. il fronça à son tour de l'arcade.

j'ai plus envie de vendre en haut parce qu'il y a sans arrêt des bastons autour du saigenzai. moi, ce que je vends n'a rien a envié du kôtaro qu'est vendu par kina et reishi. alors... faites comme si on s'était pas croisé.

saigenzai, kôtaro... ceux sont des médicaments, hein ? et puis d'abord, c'est qui, kina et reishi ?

t'as pas besoin de le savoir ! clama t-il sèchement, son ton s'était assombri. en tout cas, passés ces toriis vous serez à rôkoku et ils vous demanderont de lâcher vos armes. vous êtes prévenus. maintenant moi, je me tire.

il se retira aussi prestement qu'il avait fait son apparition. sasuke s'était détaché des bras de nayomi en voulant s'élancer vers lui, très emporté, mais il était déjà trop tard. le uchiha ferma un peu plus ses poings contre le manche de ces kunaï et plissa la narine, sa tête s'agita. il le chercha un bon moment uniquement des yeux avant d'accepter qu'il se soit définitivement volatilisé. alors le petit se mit à abaisser son visage et lâcher un soupire tout en rangeant ses kunaï à sa sacoche. il se mit à enfouir ses mains à ses poches. il vint se tenir face à l'immense escalier qui menait à rôkoku. son visage s'éleva aux quatre-vingt-huit portes. il ferma un court instant les yeux et se décida à monter les marches une à une, résolu à chercher ce qu'il lui manquait pour soigner sa mère.

dis nayomi... comment se fait-il qu'itachi ne m'est jamais parlé du kôtaro, ni de kina et reishi ? questionna t-il en rivant ses yeux vers elle.

les feuilles des arbres se froissèrent ensemble. une brise légère vint caresser les deux ninja qui gravirent l'ensemble des marches. il y avait une impression de temps suspendu ici. les oiseaux voletaient gracieusement de-ci, de-là du ciel. sasuke se déconcentra sur la montée des marches. il avait son attention pour les environs à la nature luxuriante et au sacré des portiques. il trouvait l'endroit très beau. il freinait son élan à mesure de s'élever vers le village qu'il souhaitait atteindre. la fatigue le prenait. aussi, il restait réceptif aux précieuses paroles de nayomi. il fronça des sourcils, sauta deux marches et la confronta du regard, profitant d'être le plus haut pour abaisser son visage à celui de nayomi. sasuke était contrarié.

pourquoi il n'est pas avec nous alors, si je suis ce qui l'importe vraiment !? et puis, de quelles histoires tu parles ! cria t-il.

ses avant-bras lutta aux airs avant de retomber aux côtés de ses jambes, les poings serrés. il lui tourna le dos en abaissant lentement le visage. il se rendit compte que plusieurs larmes de crocodile venaient de crouler sur les marches. il s'empressa de se frotter les yeux pour effacer celles à son visage. il fatiguait. les doigts de nayomi à son dos l'intimèrent à continuer, ce qu'il fit en silence. sasuke avait beau ressassé ce qu'elle venait de lui dire, il n'arrivait pas à tout comprendre. il se demandait ce qui l'avait poussé à être ami avec son frère alors que ce dernier n'était jamais présent et apparemment, ne communiquait que peu.

dernière marche. ses doigts prirent le poignet de la senju.

on a réussi, nayomi ! on est passé sous tous les torii ! s'exclama t-il par un sourire radieux.

il arrêta de pointer du doigt les marches en sentant sa tête dodeliner de l'avant. il piquait du nez. il cligna des yeux avant de récupérer de sa main libre la crinière châtain de nayomi et enfouir son visage dedans. il lorgna l'entrée du village tenue par les gardes avant de s'en aller à fermer ses yeux. sa petite main, qui tenait le poignet de nayomi, avait décidé de rejoindre la sienne qu'il serra au début, avant de lâcher prise, puisqu'il s'assoupissait naturellement contre elle.

en dormant, sasuke avait les bras étendus bien au-dessus de sa tête et les jambes pendantes, hors du lit. etalé sur le dos, il sommeillait comme un chat. quelques heures passèrent. il se réveilla de lui-même, affamé. il se redressa pour se tenir en tailleur. du revers de sa main, il se frotta les yeux avant de les plisser et de constater qu'il se trouvait dans un lit ; certainement, nayomi les avaient conduit à une auberge. il cligna des yeux, mal réveillé.

nayomi... La réclama-t-il.

il remarqua un moment plus tard que la senju se trouvait assise à une petite table basse, sur laquelle était déjà disposé le repas. il entr'ouvrit les lèvres. il aurait voulu quitter la couette pour trouver le coussin disposé à la table, seulement... son épaule le lançait à une douleur qui lui fit serrer excessivement la mâchoire. sa tête s'enfonça à ses épaules et sa tignasse en bataille virevolta. il déposa ses doigts à sa blessure. maintenant un œil ouvert en direction de nayomi, il fronça les sourcils d'affliction.

nayomi, imagine, je perds mon bras ? comment je pourrais sauver le monde... s'inquiéta t-il sincèrement.

sasuke se contenta de maintenir sa tête baissée. sa moue ne semblait pas quitter son visage. il s’inquiétait pour sa mère, et son frère lui manquait. il resta silencieux. petit à petit, sa blessure diminuait pour guérir complètement. il détourna curieusement le regard vers ce chakra vert qu’il devinait être celui a utiliser lorsqu’on souhaitait soigner un shinobi blessé. il se laissa faire avant de remettre ses vêtements pour se relever aussitôt. il se dirigea à ses affaires, les rassembla, mettant shuriken et kunaï au fond de son petit sac. ses pas le menèrent ensuite à la fenêtre de laquelle il contempla le village. il fronça des sourcils et sans prévenir, sauta pour se retrouver à l’extérieur.
il bondit de toit en toit, puis accouru, les bras vers l’arrière, de manière à se rapprocher du combat qu’il venait d’observer depuis la chambre. il resta caché derrière un pilier. a chaque cris, les traits de son visage se plissèrent. il ne supportait pas la violence et se demandait comment il allait bien pouvoir venir en aide à cette marchande.

donne nous la graisse des crapauds du mont myôboku ! s’écria un mercenaire.
si tu ne veux pas, on va continuer à saccager ta boutique jusqu’à la trouver nous même ! renchérie le deuxième.
la marchande semblait affolée.
je vous en prie ! mon dieu ! mon dieu ! non, ne faites pas ça ! ne prenez pas mon dernier extrait !

sasuke laissa dépasser son visage pour observer ce qu’il se passait. il se mit à serrer des dents. la graisse des crapauds du mont myôboku ? son dernier extrait ? le jeune uchiha se dégagea de sa cachette.
fshouh !
plusieurs shuriken frôlèrent les fauteurs de trouble. si bien qu’au moment de se retourner, l’un d’entre eux manquait d’en perdre son oeil. ils firent face au ninja de konoha.

d’où tu sors toi !? s’enquit l’un des deux.
tu crois pouvoir jouer les justicier, le marmot ? tu vas y passer avec elle ! grommela l’autre.
c’est moi qui aie le dernier extrait de graisse des crapauds du mont myôboku. assura sasuke.
tu ments !
c’est vrai, je le récupérerai juste d’une manière ou d’une autre, et pas vous.
les deux extirpèrent des kunaï prêt à se battre, sasuke en fît de même.
ne touchez pas à cette marchande ! avertissa t-il.